Alice Rineau : Quelques jours après votre engagement, que retenez-vous de cette journée ?

Sœur Sylvie : la journée des vœux s’est déroulée dans une atmosphère mêlant une certaine solennité, notamment pendant le temps de la célébration et beaucoup d’amitié et de fraternité authentiques. J’en éprouve encore aujourd’hui un profond sentiment de gratitude et de paix.

AR: Pouvez-vous dire ce qui vous a amené à consacrer votre vie à Dieu ?

Sr. S: Il est difficile de résumer en quelques mots tout un chemin : certainement la quête d’une vie bonne, c’est à dire d’une vie qui supporte le poids de la souffrance. Si j’osais un pas de plus, je parlerai avec grande précaution, de cette expérience paradoxale : la souffrance traversée ouvre à la joie véritable. L’Evangile des Béatitudes dit cela. Et c’est dans ce lieu là que le Christ nous promet sa présence et nous offre le Salut

AR: Quel épisode de la vie de François vous touche le plus ?

Sr. S: Il y a tant d’épisodes qu’il est presque impossible d’en choisir un !! Peut-être celui au cours duquel François, au terme de ce que l’on pourrait nommer un mouvement de conversion, s’adresse au lépreux récalcitrant et lui dit : «ce que tu voudras que je fasse pour toi, je le ferai..» Evangéliser, c’est finalement vivre avec d’autres l’Evangile du service, dans un mouvement de conversion sans fin.

A cet épisode, j’ajouterai volontiers le sermon aux oiseaux, pour le sermon ( certainement peu académique), les oiseaux et le beau tableau de Giotto..

AR: Et maintenant ?

Sr. S: Je suis de retour à Taluyers, dans la région lyonnaise. Je participe à la mission de la fraternité qui est de garder les portes de la maison grandes ouvertes pour l’accueil, le partage et l’écoute. Je poursuis également mon travail en tant qu’accompagnatrice sociale auprès de personnes en situation de handicap

AR: Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

Sr. S: Me souhaiter d’être toujours plus éveillée à l’inattendu de Dieu. Christian Bobin, poète, qui a quitté ce monde il y a quelques jours, a écrit à propos du temps de l’Avent, qui est le temps de l’attente : « attendre l’inattendu, espérer l’inespéré»  Et me laisser convertir par cet inespéré, cet inattendu…