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Saint François et la crèche de Greccio

À la découverte de Greccio

Il y a de cela 800 ans, dans la nuit du 24 décembre 1223, François d’Assise, épris de l’Évangile, décida de célébrer d’une manière toute spéciale la Nativité du Christ à Greccio. Car, disait-il :

« Je veux évoquer, en effet, le souvenir de l’enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dès son enfance. Je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne. »

 1 Celano, 84

Pour cette occasion, François d’Assise demanda à son ami et bienfaiteur, Messire Jean, de préparer dans la grotte de Greccio une crèche remplie de paille et de foin, et d’y installer un bœuf et un âne, comme ce fut le cas à Bethléem, afin qu’il puisse célébrer la Nativité du Christ.

En cette nuit de Noël, les habitants de la région ainsi que les frères des couvents environnants se joignirent, munis de torches et de cierges, autour de la crèche vivante pour célébrer solennellement, et de façon lumineuse, le grand mystère de la naissance du Divin Roi parmi les hommes.

Thomas de Celano nous révèle :

« La simplicité était à l’honneur, c’était le triomphe de la pauvreté, la meilleure leçon d’humilité ; Greccio était devenu un nouveau Bethléem. La nuit se fit aussi lumineuse que le jour, et aussi délicieuse pour les animaux que pour les hommes. »

 1 Celano, 85
François d’Assise et le mystère de l’incarnation

Thomas de Celano nous rapporte ceci :

« Son idéal bien arrêté, son désir le plus ardent, sa volonté la plus ferme, était d’observer le saint Évangile, d’en observer tous les points, et, en toutes circonstances, de se conformer parfaitement, avec zèle, application, élan et ferveur, à la doctrine de Notre Seigneur Jésus-Christ, et d’imiter ses exemples. […] Deux sujets surtout l’empoignaient tellement qu’il pouvait à peine penser à autre chose : l’humilité manifestée par l’incarnation et l’amour manifesté par la passion. »

1 Celano, 84

François était profondément enraciné dans l’Évangile et habité par le désir d’imiter le Christ. On peut comprendre que l’initiative de la crèche vivante jaillit de l’émerveillement que François éprouve devant un Dieu qui s’humilie et dans la communion qu’il entretient avec Lui.

Tellement fasciné, il voulait contempler avec tous ses sens la venue de Dieu sur la terre. Mais aussi, il souhaitait transmettre cette joie qui l’animait à tous, et entraîner les hommes dans le bonheur de connaître et d’aimer Dieu.

La crèche : un Évangile vivant

Pour le pape François, la crèche est comme un Évangile vivant. Elle porte l’Évangile dans les lieux de vie : dans les maisons, dans les écoles, les lieux de travail, dans les hôpitaux, les prisons […] et là où nous vivons. Elle nous rappelle une chose essentielle : que Dieu n’est pas resté invisible au ciel, mais qu’Il est venu sur la terre et s’est fait homme, un enfant. Faire la crèche, c’est célébrer la proximité de Dieu.

Beaucoup de nos contemporains sont de plus en plus sceptiques quant à l’existence, voire la présence de Dieu à nos côtés. En effet, on ne saurait ignorer les guerres qui minent nos sociétés actuelles, et même la terre natale du Sauveur n’est pas épargnée. Cependant, le message de Noël demeure un message de bonheur et d’espérance. Nous ne sommes pas seuls à mener la barque de notre vie.

Dieu, en son Fils Jésus-Christ, accompagne et soutient toute vie humaine, pour la transformer en aventure de bonheur et de communion avec Lui. Il est descendu jusque dans notre condition humaine pour nous appeler à accueillir l’amitié que Dieu nous propose.

Quel message pour nous aujourd’hui ?

Écoutons le pape François nous interpeller au sujet de Noël :


« Dieu se révèle, mais les hommes ne le comprennent pas. Lui, il se fait petit aux yeux du monde et nous continuons de rechercher la grandeur selon le monde, et même en son nom. Dieu s’abaisse, et nous, nous voulons monter sur un piédestal.

Le Très-Haut indique l’humilité, et nous, nous prétendons apparaître. Dieu va à la recherche des bergers, des invisibles ; nous, nous cherchons la visibilité pour nous faire voir. Jésus naît pour servir, et nous, nous passons des années en quête de succès.

Dieu ne recherche pas la force et le pouvoir, il demande la tendresse et la petitesse intérieure. Voilà ce qu’il faut demander à Jésus pour Noël : la grâce de la petitesse. “Seigneur, enseigne-nous à aimer la petitesse. Aide-nous à comprendre que c’est le chemin vers la vraie grandeur.” »

Article rédigé par sœur Salomé Kaboré

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