Une des dimensions existentielles de notre vie consacrée franciscaine est la dimension missionnaire, qui se manifeste dans le partage de tout ce que nous sommes et de ce que nous avons avec nos frères et sœurs, en particulier les plus démunis. Dans le temps, nos sœurs ainées ont été créatrices et innovantes, fondatrices d’œuvres qui répondaient aux besoins de leurs contemporains (orphelinats, hôpitaux, écoles, etc.). Aujourd’hui, les circonstances ont beaucoup changé et le visage des communautés religieuses aussi par la baisse des vocations et la montée en âge des sœurs. En Italie, nous avons vu nos forces baisser mais pas le désir d’être proches de l’humanité souffrante, qu’elle soit en proximité ou plus loin. C’est ainsi qu’aujourd’hui la mission continue à Rome et Cagliari en collaboration avec deux associations : l’Association Papa Giovanni XXIII et le Secrétariat Amis de la Mission (SeAMi).
La première est une association de laïcs, fondé en 1968 par don Oreste Benzi, un prêtre dont la béatification est en cours. L’association est composée de personnes qui partagent au quotidien la vie avec les pauvres, ceux qui vivent aux marges, enfants abandonnés et personnes seules, pour réaliser le projet du fondateur : être une famille pour ceux qui ne l’ont pas. A Cagliari, depuis 2015, il y a une Casa Famiglia où un couple, Roberto et Barbara, accueillent des enfants lourdement handicapés. A Rome, depuis 2022, sont accueillies des refugiées ukrainiennes ou des personnes migrantes ayant traversé la Méditerranée en bateau. Nous ne sommes pas engagées directement dans cet accueil, mais la proximité et le partage du toit au quotidien nous poussent à une recherche jamais achevée du vivre ensemble en sœurs de tous et en minorité.
L’autre réalité avec qui nous travaillons au quotidien à Rome, le SeAMi, est une association de volontariat, née il y a 30 ans pour soutenir la mission de nos sœurs en Afrique et sensibiliser aux questions de la justice et la solidarité internationale. Les moyens utilisés ont été celui des parrainages des enfants, qui a permis d’aider environ 1500 enfants, dont presque 900 ont déjà terminé la formation scolaire ou professionnelle ; le financement des projets pour la construction d’écoles, puits, aide aux dispensaires ; les rencontres à thème ; la publication d’un journal trimestriel et plusieurs livres concernant les thèmes qui nous tiennent à cœur (droits des enfants, mondialisation, …).
Le travail avec d’autres peut nous bousculer et déranger nos habitudes et nos conforts, mais il est une grâce qui nous fait vivre dans le souffle de l’Esprit.
Article rédigé par sœur Graziella PINNA